L'histoire du Turbigot
Retour
1) Qu'est-ce qu'un "TURBIGOT" ?
        Cet animal, habitant privilégié des cavités de notre région, a pour particularité de manger les petits garçons et les petites filles qui ne sont pas sages. Ces enfants ont, la plupart du temps, désobéi à leurs parents et se sont approchés inconsciemment de la cavité ou réside le monstre. Généralement, il est très difficile de voir un turbigot car, le plus souvent, il se cache. Par contre, on peut l'entendre facilement. Pour cela, il suffit de s'approcher d'un gouffre et d'y jeter une pierre. Le turbigot grogne alors son mécontentement en gueulant "Badaboum, badaboum". Ordinairement, plus le gouffre est profond, plus il gueule longtemps. On peut jeter autre chose qu'une pierre ; un morceau de bois ou un sac poubelle auraient le même effet. Mais le caillou est de loin le meilleur excitateur du turbigot. Quand on jette un morceau de bois, il le prend entre ses dents et quand il grogne, le son qui sort de sa gueule est plus sourd. Quant à la seconde solution, nous rappelons que nous sommes membres de la Commission de Protection du Karst et des Cavernes et qu'il est interdit de jeter des immondices dans les cavités.
|
|
2) Etymologie
        Le turbigot porte des noms variables dans nos villages du Doubs. On rencontre "tirbigot" ou "tirnigot", ce dernier étant sans doute, le plus ancien nom de cette bête des cavernes. L'étymologie directe en serait alors le latin TRAHO=tirer et NIMIUM=excessivement (bête). Quelquefois, on rencontre l'appellation de "la Mère Engueule". Mais il nous parait difficile de déterminer avec certitude le sexe de cet animal.
3) Classification
Il y a trois grandes familles de turbigots :
- Les turbigots "plouf". Ils se rencontrent généralement dans les citernes, car ils affectionnent le milieu aquatique. On les trouve rarement dans les gouffres. Signalons cependant que des turbigots "plouf" semblent habiter le lac terminal des Cavottes. Par ailleurs, lors de la première du Pré Rond, Bernard Decreuse croit en avoir repéré un au niveau du ressaut terminal. Ceci reste à confirmer, mais ce n'est pas impossible, puisque par siphon interposé, cette cavité est immanquablement en lien avec la grotte des Cavottes.
- Les turbigots "badaboum". Les plus fréquents dans notre région. Ils se trouvent dans la quasi totalité des cavités Franc-comtoises pas trop horizontales.
- Les turbigots "wauoille". Assez répandus du temps de la préhistoire, ils avaient pratiquement disparus. Mais depuis la fin du siècle dernier, ils ont repris un nouvel essort. Ce genre de turbigot est appelé aussi le turbigot "nonmésavapa". Cette appellation leur vient du deuxième cri qu'ils lancent quand on jette à nouveau une pierre dans le gouffre.
|
|
        Dernièrement, on semble avoir repéré, une autre race de turbigot, inconnue jusqu'alors. Ce turbigot pousse un grognement bizarre. Nos investigations à ce sujet ne font que commencer. Les personnes compétentes ne désespèrent pas de trouver rapidement des éléments intéressants sur cette nouvelle catégorie.
4) La nourriture du Turbigot
        Nous l'avons dit, le turbigot mange essentiellement les petits enfants qui ne sont pas sages. Gare donc aux petites têtes blondes qui, malgré les recommandations de papa et maman oseraient s'approcher des gouffres. Notons que l'administration française constate que ces recommandations sont de moins en moins prises en compte. (Où est-il le bon vieux temps où nous respections nos aînés ?) Face à ce constat, et considérant que les turbigots constituent une menace pour la jeunesse (même émancipée), les services de l'équipement ont décidé de placer une grille vers l'entrée du Gouffre du Bois d'Ully et la commune d'Ougney-Douvot a fait placer un trappon sur l'entrée du Petit Siblot.
        Peut-être que les turbigots ajoutent quelquefois à leur menu une ou deux chauves-souris ? Cependant, d'après nos listings, il n'apparaît pas que des spéléologues aient déjà constitué le repas de ces monstres. Mais on ne sait jamais ! Prudence donc.
5) Protection
        Les P rotecteurs T enaces des T urbigots se sont montés en association. En effet, des spéléologues ont commencé à chasser les turbigots. Nous pensons, pour notre part, que la situation n'est pas alarmante : Les turbigots possèdent, à merveille, l'art du camouflage et beaucoup de ces chasseurs rentrent souvent bredouilles. Mais il est vrai qu'il vaut mieux prévenir que guérir.
6) Réputation
        Quelle n'a pas été notre surprise de constater que le turbigot est connu nationalement : la preuve ; notre chère mascotte a donné son nom à une rue de Paris. Tout près de Beaubourg (la gloire), donnant sur la place de la république, cette rue est bien le signe que l'existence de notre petit monstre est tout à fait prise au sérieux... Rares sont les animaux qui peuvent se targuer d'avoir leur nom inscrit sur une plaque bleue de notre capitale.
        La recherche continue. Tous ceux qui ont des éléments intéressants à apporter à ce dossier peuvent nous les transmettre.
ENSEMBLE, faisons avancer la science !
MERCI