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Description
Développement : 9050 mètres
Dénivellation : + 70 mètres
Commune : Cademène
La grotte des Chaillets peut être divisée en sept grands secteurs :
La zone d'entrée.
Développement : 150 mètres.
        L'interstrate d'entrée agrandi sur une vingtaine de mètres nous conduit aisément à la première voûte mouillante, d'une section de 1,5 × 1 mètre. Longue de 20 mètres cette voûte basse se termine par une cascatelle. Tout droit, un boyau souvent actif se divise en deux. La galerie de droite est rapidement impénétrable. A gauche, une conduite forcée bute sur la V.M.2 constituée par un laminoir semi-noyé. Après 30 mètres de progression éprouvante, le conduit se relève progressivement. Par la suite, des marmites aux bords tranchants constituent le dernier obstacle avant l'arrivée dans une salle boueuse haute de quatre mètres.
Les galeries des Banquettes et du Turbigot.
Développement : 1067 mètres.
        Sur la gauche, après la voûte basse, on rencontre la galerie des Banquettes de 2 mètres par 4. Elle est active en période de hautes eaux et mène dans un petit réseau d'une centaine de mètres qui se termine sur une série d'étroitures désobstruées et un bassin siphonnant. Nous avons là l'un des accès possibles à une ancienne sortie extérieure de la galerie principale.
        En poursuivant la galerie principale, dite galerie du Turbigot, on découvre un beau conduit d'une hauteur constamment supérieure à 5 mètres. Le ruisselet qui en occupe une infime partie provient d'un méandre impénétrable. Visiblement, la coulée de calcite a presque totalement obstrué le passage.
        On progresse ensuite dans un exutoire de crue de belles dimensions. Le parcours est entrecoupé de deux petits bassins et agrémenté d'un pont rocheux constitué par un ancien gour.
        Un gros effondrement barre la galerie du Turbigot, il constitue un barrage qui a retenu une énorme quantité d'alluvions. Après le franchissement de l'éboulis, la hauteur du conduit est considérablement diminuée. Le remplissage qui en occupe la majeure partie, est parfois surcreusé sur plus d'un mètre.
        Une diaclase remontante en rive droite rejoint après une zone labyrinthique les réseaux fossiles supérieurs. Dix mètres plus à l'amont, un entonnoir glaiseux, peu engageant constitue l'accès à la galerie de la Boue. Après ce passage, toute trace de surcreusement disparaît.
        La galerie du Turbigot peut être poursuivie sur environ 200 mètres. Si elle garde une largeur relativement constante (3 à 5 mètres), sa hauteur en revanche diminue jusqu'à une obstruction quasi totale par les sédiments argileux.
Galerie des Deux Avenues.
Développement : 1240 mètres.
        Par une escalade, dans la diaclase précédemment citée, on quitte la galerie du Turbigot. Un toboggan évident en rive droite permet de rejoindre une zone complexe qui débouche sur le méandre Blanc. Une cheminée ébouleuse au départ du méandre jonctionne avec la galerie des Deux Avenues. Son escalade ne nécessite aucun agrès.
        On est surpris par la taille peu habituelle du conduit dont la hauteur et la largeur dépassent souvent les 20 mètres. L'avenue des Ormes se développe en direction du Nord-est. On marche dans le lit même du collecteur fossile. De grosses cupules et des marmites comblées d'alluvions attestent de l'importance du débit de l'ancienne rivière. La galerie, d'une remarquable rectitude, s'est visiblement formée à la faveur d'un accident tectonique majeur. Une galerie parallèle de quelques dizaines de mètres est visible sur la droite. Un puits de 12 mètres en diaclase, constituait probablement un soutirage en rapport avec la galerie du Turbigot. A sa base, plusieurs conduits rapidement obstrués, rappellent par leur morphologie et la présence de sédiments argileux, l'extrême amont de la galerie du Turbigot.
        Dans sa partie terminale, l'avenue des Ormes a tendance à se ramifier. Un pierrier très pentu conduit dans une petite salle humide. Une autre branche située dans l'axe principal se termine après une étroiture par un colmatage argileux.
        Si l'on revient à la cheminée d'accès, une large vire permet de rejoindre l'avenue du Châtelet qui est en fait le prolongement de la galerie précédente. Les dimensions augmentent encore. Plusieurs diverticules latéraux sont pénétrables sur quelques mètres. L'avenue du Châtelet est remarquable par la quantité et par le gigantisme de ses chaos. Une escalade de 4 mètres permet d'atteindre la partie terminale très esthétique. Une cheminée a été remontée sans succès. L'avenue du Châtelet se termine par un talus constitué d'un mélange de terre et de pierre.
Méandre Blanc, méandre des Œufs et galerie du Château de Cartes.
Développement : 1765 mètres.
        Le départ du méandre Blanc, se situe à la base de la cheminée d'accès à la galerie des Deux Avenues. Sa morphologie est en classique trou de serrure, que l'on parcourt aisément (1 m par 4) dans sa première partie.
        Les parois claires y sont très esthétiques. Le conduit se dédouble en plusieurs endroits. Il devient ponctuellement étroit à partir du court circuit. Ce passage sur la gauche a été désobstrué et son franchissement ralenti la progression. Une trémie lui succède après quelques mètres.
        Un puits en diaclase de 8 mètres ne nécessite pas d'équipement. A sa base, une galerie étroite de direction Sud-Est, jonctionne après 120 mètres avec la galerie de la Boue. Des traces argileuses sur le sol et les parois témoignent de sa mise en charge partielle lors des crues de la rivière du Bois Marquis.
        Une autre galerie plus spacieuse prend naissance au pied du P 8. Nous l'avons nommée, "méandre des Œufs".
        Les dimensions originelles (4 mètres par 3 en moyenne) de ce conduit ébouleux sont considérablement réduites par les éboulements en certains endroits.
        Un boyau très ventilé, jonctionne avec la rivière du Bois Marquis, après 70 mètres de progression pénible et un puits de 8 mètres. En cas de crue de la rivière, cette jonction représente une échappatoire fort utile.
        La galerie du Château de Cartes, qui prolonge le méandre des Œufs, doit son nom aux grandes plaques très minces et très instables, qui ne demandent qu'à rejoindre le reste du jeu étalé sur le sol. Un ressaut de 4 mètres peut être franchi sans équipement. Par la suite, le passage est possible sur deux niveaux, l'étage supérieur étant le plus facile à parcourir.
        La suite est plus volumineuse (4 mètres par 3) jusqu'à un effondrement qui marque un changement complet dans la forme de la galerie du Château de Cartes. A partir de ce point, un passage peu évident entre les blocs, permet de rejoindre une petite salle circulaire qui est l'actuel terminus du niveau fossile. Un méandre très étroit est praticable sur une dizaine de mètres.
La galerie de la Boue.
Développement : 353 mètres.
        Longue de 350 mètres, elle est entièrement siphonnante lors de grosses crues.
        En effet, lorsque la perte de la rivière du Bois Marquis ne peut plus en absorber le débit, la galerie de la Boue joue le rôle d'exutoire. Elle se remplit alors entièrement et alimente la galerie du Turbigot.
        Dès l'entonnoir d'accès, on constate l'omniprésence de la boue liquide. Une descente de 7 mètres permet d'accéder à une galerie aux formes très variées, tantôt diaclase, parfois boyau ou méandre. La hauteur varie de 0,5 à 5 mètres, la largeur de 0,5 à 3 mètres.
        Un petit puits élargi par désobstruction permet d'accéder au boyau étroit des Illusions Perdues pénétrable sur quelques mètres. Il s'agit d'un regard sur l'actif. Au delà, la galerie plus spacieuse est entrecoupée de bassins. Sur la gauche, un toboggan débouche dans le boyau étroit qui rejoint le méandre des Œufs. Une cinquantaine de mètres plus loin, un grand bassin absorbant un ruisseau, marque à la fois la fin de la galerie de la Boue et le début de la rivière du Bois Marquis.
La rivière du Bois Marquis et ses affluents amont.
Développement : 2644 mètres.
        La perte impénétrable de la rivière absorbe l'ensemble de l'eau à l'étiage. Le méandre prend immédiatement de belles proportions (largeur 1 à 2 mètres, hauteur 6 à 10 mètres) qu'il gardera pendant plus d'un kilomètre. Le débit moyen en basses eaux est d'environ 50 litres par seconde. Le sol de la galerie est dépourvu d'alluvions, les parois sont recouvertes d'un léger dépôt argileux sur plusieurs centaines de mètres. Celui-ci est dû à la mise en charge de la galerie de la Boue lors des crues. Le niveau monte dans toute cette partie de la rivière. Le siphon ainsi constitué doit alors avoisiner les 700 mètres. Au delà de cette zone, les parois sont propres et luisantes.
        Un conduit actif en crue est visible sur la droite, c'est l'affluent d'Epeugney. Une quarantaine de mètres plus loin, un nouveau départ sur la droite redonne sur l'affluent.
        Une cascade d'un mètre cinquante, au coeur d'une zone fortement érodée, nous conduit au pied du boyau d'accès à la galerie du Château de Cartes.
        En poursuivant notre cheminement, on recoupe de nombreuses diaclases. L'affluent de Rurey que l'on rencontre en rive droite est pénétrable sur une soixantaine de mètres, il se termine sur une étroiture. Il est souvent actif et sa situation lui confère un intérêt certain.
        On rencontre ensuite de nombreux départs tous rapidement impénétrables. Des stalactites et des coulées de calcite commencent à apparaître. L'une d'entre elle barre complètement la galerie, et oblige à emprunter une étroiture au ras de l'eau. Juste en amont, on peut admirer une grosse marmite de géant "le Chaudron", dans laquelle un passage impénétrable redonne dans la coulée. Au delà, l'affluent de la Chaille, en rive gauche a été pénétré sur 30 mètres. Une grosse cheminée recoupe cette arrivée. Elle a été remontée sur 30 mètres et se poursuit au-delà. La majeure partie de l'eau provient d'une diaclase impénétrable située à la base de cette cheminée.
        Après cet affluent, le faciès de la rivière du Bois Marquis change brutalement. On se trouve dans une grosse conduite forcée de trois mètres de diamètre. Une cheminée a été remontée sur 40 mètres. Dans cette zone très tourmentée, plusieurs diaclases peuvent être pénétrées.
        Nouveau changement : un méandre très aquatique s'offre à nous. Ses dimensions (1 mètre par 2) annoncent que l'on pénètre dans la partie terminale de la rivière. Plus le conduit principal se ramifie, plus il se rétrécit. Un affluent (2650), toujours en rive gauche, peut être remonté sur trente mètres où il se divise. Un conduit fossile sur la gauche est impénétrable après une quinzaine de mètres. A droite, une obstruction stalagmitique bloque le passage après trente mètres. Un bruit de cascatelle est perceptible depuis ce point.
        Si l'on poursuit dans le cours principal, on découvre rapidement la troisième voûte mouillante baptisée à juste titre, "la galerie des Forts Sonnés" !! Il s'agit d'une conduite forcée de 80 centimètres de diamètre. Il est possible de l'éviter en passant par la galerie du "Piège à Cons", mais ce passage étroit et boueux n'est guère plus réjouissant.
        Après ce bain prolongé, la galerie reste basse. L'affluent du Mont d'Or est le dernier qui soit pénétrable. C'est un conduit étroit et boueux de 150 mètres environ. La progression est actuellement arrêtée par un laminoir qui est probablement franchissable.
        L'extrême amont de la rivière est une conduite forcée d'un mètre de diamètre, coupée d'une quatrième voûte mouillante. Une grosse cheminée précède le siphon terminal.
L'affluent d'Epeugney.
Développement : 1527 mètres.
        De nombreuses pertes jalonnent le cours de l'affluent d'Epeugney, si bien qu'il n'alimente la rivière du Bois Marquis que lors des crues.
        Les bassins se succèdent jusqu'à la première perte. La galerie basse recoupe parfois des diaclases transversales. Une nouvelle série de bassins mène à la seconde perte. On peut remarquer de petites arrivées d'eau latérales, toutes impénétrables.
        La galerie se relève au profit d'une série de diaclases. Des blocs et des marmites gênent parfois la progression.
        Un premier affluent, en rive gauche, est pénétrable sur une vingtaine de mètres. Des cheminées actives apparaissent. L'une d'elles remontée sur 6 mètres est obstruée par une trémie. Plus loin une autre a été escaladée sur 20 mètres.
        Une troisième perte est pénétrable sur quatre mètres. En poursuivant la visite, on trouve une belle cheminée de 3 mètres de diamètre dont la base est encombrée de blocs. La galerie prend des formes variées. Par endroits, elle présente un surcreusement. Une galerie de 1 mètre par 2 en rive gauche est rapidement limitée par des étroitures glaiseuses.
        Un méandre en rive droite se termine par une voûte mouillante non franchie. De nombreuses cheminées, ainsi que des arrivées d'eau laissent entrevoir l'existence d'un niveau supérieur.
        Un siphon pollué et très boueux met un point probablement final à l'affluent. Peu avant, un surcreusement de plusieurs mètres est visible mais non pénétrable.